samedi 19 avril 2008

Un Da Vinci Code bis.... en pire


Le Da Vinci Code m'avait laissé sceptique (et je dois avoué que j'ai déjà presque oublié l'histoire, c'est dire comme cela m'avait marqué...), de par son interprétation un peu libre de la religion. Je suis intéressée par l'ésotérisme, et suis loin d'être contre les romans remettant en cause une vision donnée d'un monde ou d'un fait. J'ai adoré Harry Potter, et s'il existait un monde parallèle de sorciers comme eux, je n'en serais que très heureuse.
Plus sérieusement, la polémique autour du catholicisme m'exaspère. Sur la place de la Bastille, un homme brandissait aujourd'hui une pancarte "Le catholiscime n'existe pas. S'il existait la fraternité existerait". Ne sait-il pas que certains hommes ne sont pas catholiques, mais bien plus fraternels que certains catholiques? La fraternité n'était-elle pas aussi inclue dans les autres religions? Bref un peu de connaissance et de réflection avant de taper sur une religion serait de bon ton.

En conséquence, je partais déjà d'un à priori négatif en commençant "Marie-Madeleine, le Livre de l'Elue", qui prétend révéler "la plus grande dissimulation de tous les temps" et donc révolutionner les croyances religieuses. "L'élue" étant bien sûr une femme (occasion de faire passer un message féministe), qui n'en sait rien. On passe de lieu-communs en lieu-communs, et l'écriture très américaine, très efficace, ne relève pas le débat.

Un roman ésotérique peut être intéressant, même si à mon sens, dans ce cas, un essai serait peut-être plus adapté. Ce qui me gêne dans le roman est l'amalgame des faits acquis et des suppositions. Ce sont moins les hypothèses soulevées que les moyens qui me dérangent. La trame de départ: Marie-Madeleine serait la femme de Jésus, et la mère de ses enfants, et aurait créé un courant religieux à elle seule, est loin d'être dénuée d'intérêt et historiquement peut-être pas fausse. J'adhère moins avec la façon de réinventer la Bible de l'auteur avec des miracles en veux-tu en voilà, de l'amour dégoulinant, du pathos, de l'héroïsme... La Bible n'est pas un roman, et son interprétation est loin d'être aussi simpliste.
Je vous passe l'histoire même de l'héroïne, l'élue donc, qui a des visions à n'en plus finir, des traitres dans tous les coins, mais heureusement une amie fidèle, et qui bien sûr de célibataire désespérée au départ, trouve l'amour à la fin... Bien sûr les sociétés secrètes sont situées en France. Si cela peut aider à relancer le tourisme français, pourquoi pas...

Le plus drôle est peut-être le post-face indiquant que l'auteur, Kathleen McGowan, a connu presque le même destin que son héroïne, a eu des visions, et est descendante de Marie-Madeleine, et ne veut que propager son message d'amour et de paix. Soit.

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