jeudi 17 avril 2008

Le théâtre, cet art vivant


Isabelle Huppert en tête d'affiche, rien que cela donne envie. Découvrir Yasmina Reza dont on parle tant, est une autre raison de subir à la tentation. Enfin le thème fait fléchir mes dernières réticences (financières).

La pièce met en scène deux couples, réunis pour régler à l'amiable une baston de leurs fistons, qui a coûté deux gencives à l'un. La façade d'adultes civilisés se fissurera petit à petit tout au long de la pièce pour laisser place à l'être humain brut dans toute sa splendeur.

La pièce est intéressante, même si je n'ai pas été subjuguée par le texte. Ce n'est certes pas du café théâtre, mais on n'y va pas pour la beauté (littéraire) de la pièce. En revanche, pour la première mise en scène de Yasmina Reza, c'est plutôt réussi!
Isabelle Huppert est fidèle à elle-même, ce qui veut dire que son jeu est d'excellente qualité. En revanche, j'ai été déçue de sa diction, assez difficile à comprendre. Elle semble chuchoter ou crier (selon ce que son rôle lui dicte), ce qui n'est pas toujours facile à suivre. Le côté hystérique de son personnage m'a laissé passablement froide, mais aucun reproche ne peut être fait à l'actrice, puisque le personnage l'exige.
Les personnages secondaires sont formidables, et la tête d'affiche qu'est Isabelle Huppert ne leur fait aucunement de l'ombre, bien au contraire. Je ne connaissais aucun des acteurs, mais les critiques étaient bonnes, et elles avaient raison. Je ne saurais dire lequel m'a le plus impressionné, car chacun était impeccablement en phase avec leur personnage. Un petit coup de coeur pour André Marcon (qui joue Michel, le marie d'Isabelle Huppert), mais c'est plus émotionnel que rationnel, car tous les acteurs jouaient à merveille.

Enfin le charme du théâtre, et qui ne pourra jamais être capté au cinéma, c'est l'imprévu et le côté humain des acteurs. Un film peut être bien plus parfait qu'une pièce, mais avoir l'opportunité d'assister à un fou rire entre des acteurs lors d'une représentation, c'est magique. Parce que c'est là que le talent se déploie. On admire alors la force et le contrôle des acteurs, ainsi que leur improvisation. Et on ne penserait une seule minute à leur reprocher ces quelques instants de flou, parce qu'on est content de voir les acteurs comme des enfants heureux de vivre et de faire leur métier. Et il est bien connu que la joie est communicative.

C'est pour cela que je contnuerai d'aller au théâtre, pour ces quelques instants volés, de flottement qui montrent un art vivant.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bonjour, j'adore aller au théâtre et j'aime beaucoup Isabelle Huppert. A part "Art", je n'avais rien vu de Yasmina Reza. Je suis allée voir le dieu du Carnage. J'ai été déçue (même par I. Huppert, pas à l'aise, elle cherchait ses mots le soir où j'ai vu la représentation). Le thème de la pièce est intéressant mais le texte est moyen et la mise en de Reza ne m'a pas convaincue du tout. Et je le regrette. Voir mon billet du 07/02/08. Bonne journée.