mardi 5 février 2008

Une envie de déprime?


J'avais découvert Pierre Péju avec Coeur de Pierre, paru en 2007. Un roman fantasque, déjà assez peu réjouissant sur le plan humain, mais tout de même touchant.

La Petite Chartreuse fut un roman de reconnaissance pour Pierre Péju puisqu'il acquis le prix du livre Inter en 2003. Il est bien connu que les prix littéraires sont loin d'assurer des chefs d'oeuvre littéraire (puisque le but est davantage de promouvoir une maison d'édition), mais logiquement une certaine qualité est présente.

Et elle est probablement, mais je n'ai pas su y être sensible. Le style de Pierre Péju - et ceci est bien sûr une opinion personnelle, je n'aurais pas la prétention de juger les qualités littéraires d'un écrivain - se cherche: à la fois trop pédant et recherché, et à la fois trop "parlé". Il utilise le passé simple, mais dit "le prof". Je suis probablement psycho-rigide, mais dans la vie il faut choisir. Le style littéraire a donc freiné mon adhésion à l'histoire.

L'histoire. Un trio de personnages qui se croisent sans jamais vraiment se connaître. Qui se cotôient mais dont il ne reste rien. Trois destins qui font pitié, mais qui n'ont pas réussi à me toucher. Il est possible que j'ai un coeur de pierre, les divers critiques que j'ai lu (après ma lecture) encensant manifestement cette histoire d'amour et d'humanité.

En revanche, l'hymne à la littérature, et l'amour des livres m'a beaucoup ému. La littérature comme échappatoire, comme refuge face à la cruauté de ce monde. Mais Pierre Péju choisit de montrer la fragilité de cet équilibre et de tout précipiter par une fin particulièrement déprimante, même pour un caractère pessimiste comme le mien.

Âmes sensibles s'abstenir! En revanche, si vous êtes dans une période de rebellion contre notre monde cruel, ce livre est parfait pour vous conforter dans votre impression. Simplement sachez que vous risquez de perdre votre dernier repère... la littérature.

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