samedi 26 janvier 2008

L'idéalisme mène t-il à la folie?

Vendredi soir, je récupère difficilement de ma semaine en végétant devant la télévision, objet fort étrange pour moi qui n'en ait pas! Objet dont je suis très méfiante également, vu les programmes qu'il passe.

Mais le hasard doit bien faire les choses, puisque au moment d'éteindre, tombant de fatigue, je suis tombée sur le programme suivant:

23:25 Jim Jones, la folie meurtrière d'un gourou
fiction (2006) - Durée : 1 h 45 4:3
Realisateur : Catherine Berthillier
Retour sur le suicide collectif, à Jonestown, au Guyana, le 18 novembre 1978, de 914 adeptes de la secte du Temple du peuple, fondée par Jim Jones.

Ma fatigue s'est évacuée en dix minutes, le temps que mon esprit se mette en route afin de tenter de comprendre comment on pouvait se laisser embrigader dans une secte. Et à mon grand regret, l'embrigadement est facilement compréhensible. Le pasteur Jim Jones était carismatique, et oeuvrait pour la lutte contre le racisme et la pauvreté, probablement jusqu'au moment où sa bonne volonté s'est transformée en idéalisme et en folie. Paranoïaque, voyant les Etats-Unis comme l'enfer (mais il n'est pas le seul même aujourd'hui), mais encore lucide puisqu'il avait compris qu'il avait intérêt à fuir les Etats-Unis pour de petits différends fiscaux, financiers et moraux, il a emmené avec lui plusieurs centaines d'adeptes (majoritairement Afro-Américains) au fin fond de la jungle du Guyana. Il réussit à instaurer sa dictature durant plusieurs années jusqu'à ce que les Etat-Unis se penchent sur la question. Un membre du Parlement s'intéressa notamment à la question (par pur intérêt politique, éthique, moral?), et provoqua une visite à Jonestown au find fond de la jungle, emmenant avec lui quelques journalistes et membres de la famille d'adeptes inquiets du sort de leurs proches. Cette visite précipita le suicide (ou meurtre si besoin était) collectif de toute la communauté, déjà annoncé auparavant mais jamais mis à exécution.

En effet une dizaine de membres profitèrent de cette visite pour faire leurs bagages, ce qui posa un léger probème . Le révérend ne pouvait pas les retenir de force afin de prouver que la communauté était constitutée de son plein grès. en revanche, il ne pouvait pas non plus les laisser partir, prévoyant quelques révélations fâcheuses de leur part au gouvernement américain. Il choisit donc l'option "guet appens et massacre" en organisant une petite surprise pour tout le monde sur le départ (loin de la vue de la communauté). Une petite partie en réchappa, certains y restèrent (membres de la communauté, journalistes, sénateur).

Si le documentaire était de qualité assez médiocre (reconstitution à l'américaine, donc des acteurs assez moyens, et un doublage atroce), il n'en reste pas moins que les interviews, témoignages et archives sont poignants. Pour avoir voulu croire à la possibilité d'un monde meilleur, 1000 personnes (dont 300 enfants) ont été tués, qui en plus est en le faisant passer sour la forme d'un suicide. Et en voyant l'actualité moderne, on se dit que l'homme n'apprend vraiment rien des erreurs de ses ancêtres...

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