dimanche 13 janvier 2008

Notre monde est-il complétement indifférent à l'autre?


Tout le monde se souvient de l'affaire. Jean-Claude Romand assassina en 1993, sa femme et leurs deux enfants, et ses parents. On allait bientôt découvrir qu'il cachait toute sa vie à ses proches depuis 20 ans, et que le pot aux roses allait être découvert, d'où ses meurtres.

Le film s'attache à montrer davantage sa vie quotidienne, plutôt qu'à relever tous ses mesonges. Une brochette d'excellents acteurs (F. Cluzet, G. Pailhas, E. Devos, et bien sûr D. Auteil). Tous, par leur normalité, rendent le film encore plus angoissant. Car comment un homme peut-il cacher qu'il n'est en aucun cas ce qu'il dit? Comment ni ses amis, parents, femme ne peuvent s'en douter?

Le film est intéressant car il met en valeur le caractère normal du personnage central. Bon père, bon mari, probablement bon gendre et bon ami, c'est un individu lambda pris au piège dans ses mensonges. Qui est conscient qu'il y a un problème mais qui se concentre sur le bonheur de sa famille. Qui a des doutes, mais qui n'en a pas?

Le plus perturbant est là. Ce film nous montre l'humanité de ce meurtrier, et nous montre que le monde n'est jamais ni blanc ni noir. On en est presque à compatir sur cet homme qui a fait ce qu'il a pu pour rendre sa famille heureuse, au prix de quelques mensonges, et en choississant le mauvais chemin, et finalement emporté par la spirale de ces tromperies.

Si son action est hautement condamnable, ce film me laisse à penser d'une part que l'abolissement de la peine de mort fut définitivement une bonne chose, et d'autre part que le monde dans lequel nous vivons est définitivement cruel. Car si cet homme a réussi à cacher pendant 20 ans ce qu'il était (ou n'était pas), c'est que nous en sommes arrivés à vivre dans un monde d'indifférence, où les relations humaines sont somme toutes superficielles.


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