mardi 29 janvier 2008

La musique, exutoire ou rédemption?


S'il passe malheureusement peu de films allemands au cinéma, ils sont en revanche excellents, et je suis rarement déçue en y allant. Quatre Minutes continuent dans la lignée des Good Bye, Lenin!, La Chute, La Vie des Autres, Sophie Scholl les dernier jours...

La deuxième guerre mondiale marque manifestement les allemands puisque tous ces films évoquent directement ou indirectement cette période sinistre de l'histoire. Mais ces films sont exceptionnels parce qu'ils vont plus loin que ça, chacun à leur façon. Humour, tragédie, histoire, chacun y va de ses moyens peut-être par besoin ou devoir de souvenir. Et vu les résultats on ne s'en plaindra pas.

Quatre minutes n'est ni un récit de l'histoire, ni un film particulièrement humoristique. Il est même particulièrement tragique. L'action se déroule dans une prison pour femmes, lieu assez peu propice à la comédie par définition (quoique, si Roberto Benigni a réussi à faire une comédie dans les camps de concentration, tout est possible...). Une professeur assez revêche enseigne le piano et va découvrir le talent d'une jeune meurtrière. Tant bien que mal (et plus mal que bien), elle va tenter d'apprivoiser la jeune fille.

Le film ne manque pas d'humour, même si la plupart du temps, on est ému par la souffrance des personnages. La vie est dure en général, et elle l'est encore plus en prison. Mais on est séduit par l'humanité qui se dégage des cas les plus désespérés, ce qui est un gage d'espoir pour l'être humain je suppose.

La musique fait partie intégrante du film, autant la musique classique que "la musique de nègre", autant qu'elle l'était pour Orange mécanique. On en ressort époustouflé par les prestations de l'actrice (ou son double), et la scène où elle joue au piano de dos, les mains attachées par des menottes est à couper le souffle tant pour son côté symbolique que pour la scène en elle-même.

Dans la réalité, il n'y a pas de miracle, et une meurtrière doit payer son dû à la société. Mais outre la fin, il y a les moyens, et sauver l'âme de quelqu'un à défaut de le libérer est peut-être beaucoup plus essentiel.

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