samedi 9 mai 2009

Où le théâtre (le lieu) a son importance


Ce n'est pas la première pièce que j'aurais choisi d'aller voir (ok, j'avoue, je n'aurais pas eu envie d'aller la voir du tout, c'est mon côté non cultivé qui s'exprime), mais ayant mes entrées, et étant une crevarde qui profite de tout ce qu'elle peut avoir gratuitement, j'y suis allée (après tout, on ne perd jamais rien à se cultiver).

Après une tournée d'un an en province, L'Antichambre revient à Paris. Nouveau théâtre, nouvel acteur, mais mêmes actrices. Connaissant déjà le texte, la mise en scène, le décor, deux tiers des acteurs, et entendant parler de la pièce nuit et jour, je m'étais préparée à une heure et demi d'ennui. Quelle surprise en m'apercevant que bien au contraire, j'ai redécouvert la pièce. Stupid me qui vient de comprendre la signification du théâtre en tant qu'art vivant!

Les jeux des deux actrices ont gagné en profondeur, et a atteint un niveau quasi parfait. Certains (dont Y.) regretteront l'abondance d'expressions faciales du jeu de Sarah Biasini. Il est vrai qu'un excellent acteur ne devrait pas avoir besoin de ces supports pour exprimer ce que son personnage ressent. Jim Carrey m'a d'ailleurs toujours exaspéré. Il faut donc que j'examine le jeu de Meryl Streep dans le prochain film que je verrai avec elle, pour savoir si elle use d'expressions faciales. Jusqu'à quel point les expressions faciales sont-elles des vecteurs, et à quel point deviennent-elles des béquilles pour combler un talent?

Revenant à nos moutons. Outre ce point sensible, Sarah Biasini et Danielle Lebrun sont excellentes, et quoique qu'on ait pu me dire, l'acteur tient son rôle sans faire honte à son personnage. Peut-être est-ce le lieu, mais j'ai trouvé la pièce bien plus percutante au théâtre de l'Oeuvre qu'au théâtre Hébertot. Chaque théâtre a son charme, et celui de l'Oeuvre a l'avantage de conférer davantage d'intimité vu sa taille. Cela correspond aussi probablement davantage à mon caractère, moi qui ai horreur des dîners de plus de quatre personnes...

Une excellente découverte donc que je recommande, et un théâtre qui quel que soit sa programmation vaut la peine que l'on y aille. Ce qui ne m'empêche pas d'avoir envie d'aller voir chez son concurrent (Hébertot) Cochons D'Inde avec Patrick Chesnais; mais je n'y ai pas mes entrées et c'est la crise.....

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