mercredi 31 mars 2010

Gérer l'après

Boualem Sansal sous forme de journal touche du doigt trois problématiques passablement controversées. Basée sur une histoire authentique, l'histoire rend d'autant plus importantes les problématiques. Deux frères, immigrés algériens en France, s'aperçoivent lors du massacre de leurs parents, avec qui ils ne vivaient pas, que leur père était un ancien dignitaire nazi qui avait réussi à se cacher en Algérie.

Le mythe du père s'effondre, s'ouvre alors le temps des recherches pour comprendre. Comprendre comment on peut travailler dans des camps de concentration, comment affronter l'après, accepter la lâcheté. Les deux frères ne réagiront pas de la même façon, mais la prise de conscience de ce passé les marquera durablement.

L'auteur, par le biais de ses personnages, évoque un parallèle entre la Shoah et l'islamisme extrême actuel présent dans certaines banlieus françaises. Si la comparaison semble quelque peu tirée par les cheveux, elle n'en est pas moins intéressante. S'y greffe aussi la guerre en Algérie.

La Shoah est bien sûr l'élément cental du Village de l'Allemand, et malgré de nombreuses lectures sur le sujet qui aurait dû me préparer, mais certaines descriptions des camps de concentraion sont presque insoutenables. Je suppose que c'est le prix à paye pour ce que l'Homme a fait. La responsabilité (et culpabilité) des générations suivantes quand aux fautes de leurs parents n'est pas nouveau, et l'excellent film Marche sur l'eau l'avait très bien évoqué. Le Village de l'Allemand continue donc de creuser le sillon, de manière fort intelligente.



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