jeudi 7 octobre 2010

Photo de groupe au bord d'un fleuve


La litterature africaine, c'est pour moi comme les films asiatiques. Je sais qu'il y en a d'excellents, et la distance faisant office de filtre, que ceux dont on entend generalement parler en France ont fait leurs preuves, mais j'ai toujours beaucoup de reticence.

En revanche, j'adore partager mes lectures avec les quelques personnes qui sont aussi obsedes que moi (question litterature il s'entend), ce qui inclue donc la decouverte d'auteurs vers lesquels je ne serais pas forcement allee de moi-meme.

J. m'a donc presente Photo de groupe au bord d'un fleuve comme le roman qui l'a le plus marque cette annee. La barre est donc haute vu ses lectures, et je dois dire que ce fut une excellente surprise.

Emmanuel Dongala est professeur de chimie et de litterature (j'adore les Americains pour ca, essayez d'imaginer cette situation en France), et d'ascendance africaine. Il decrit avec beaucoup d'humanite l'Afrique et les conditions des femmes dans cette societe dominee par les traditions, le machisme, et la pauvrete.

Un groupe de femmes, casseuses de pierres, decide un jour d'augmenter le prix de leurs sacs, puisque qu'apres tout, tout augmente, donc pourquoi ne pas s'aligner? (et accessoirement, si elles veulent arriver a survivre, le choix est assez limite). Leur decision est a peu pres autant acceptee que la reforme des retraites en France, la difference etant que la France est habituee aux protestations, alors qu'il est tres rare que des femmes africaines osent se rebeller. S'ensuivent alors le recit de leur combat. Outre le destin de ces femmes, ce qui est particulierement touchant et interessant, c'est la societe africaine qui se devine entre les lignes.

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