jeudi 27 novembre 2008

Une jeunesse perdue?


Dans Une fille sans Qualités, Julie Zeh tente de traduire le désespoir de la jeunesse actuelle. Non le désespoir des jeunes de pays défavorisés comme les enfants soldats, mais plutôt l'absence de repères de la jeunesse actuelle. Génération sida, l'avenir semble (et le sera probablement, dixit la pessimiste que je suis) bien sombre: chômage, destruction de la planète, maladies (cf l'étude qui vient de sortir, sur l'augmentation rapide et préoccupante de la stérilité masculine). Dans ce contexte, à quoi croire? L'amour ? Un mariage sur trois finit en divorce, voire un sur deux en région parisienne. La religion? La mécréante que je suis n'est pas particulièrement convaincue, surtout en voyant l'augmentation du fanatisme...

Le personnage principal du roman , Ada, incarne parfaitement cet état d'esprit, et se décrit d'ailleurs comme une arrière petite-fille des nihilistes. Elle semble passer à travers sa vie, jusqu'un nouvel élève arrive au lycée. Lui ne croit en rien non plus, mais en revanche est fort intéressé par la théorie des jeux et du prisonnier (et dire que je croyais que mes cours de micro ne servaient à rien. Ma lecture a donc été utile, et c'est assez réconfortant de voir que finalement tout sert -cela dit, si cela avait était en plus utile sur le coup, cela m'aurait évité une note catastrophique au partiel!). Il décide alors de tester en réel la théorie avec l'aide d'Ada, en mettant au pied du mur des personnages extérieurs qui devront alors choisir entre la coopération et la dénonciation.

S'ensuit quelques centaines de page sur le déroulement de l'opération. C'est loin d'être inintéressant, mais en revanche c'est un peu longuet. L'auteur étant allemande, on a également un aperçu de l'atmosphère régnant en Allemagne et en Pologne à l'époque de la chute du mur de Berlin. Et c'est tout autant passionnant (voire plus en étant mauvaise langue) que l'histoire en elle-même.

Je n'ai pas très bien compris (et pourtant j'ai longuement réfléchi à la question, mais on ne se refait pas, on est simplette ou on ne l'est pas) si les événements avaient réellement eu lieu. L'histoire est censée être racontée par l'avocate ayant défendu l'affaire, et l'auteur est avocate. En revanche, le livre est décrit comme un roman, et rien n'indique que l'auteur est réllement ét impliquée dans le procès. Imagination ou réalité, de toute façon, l'histoire donne quelques inquiétudes pour notre avenir (ou cela de nos enfants)...

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